Le Vas-y Pinky ! sailing Team, une affaire de famille
Parent et quadragénaire, j’ai acheté mon Jumper 550 Super, un micro croiseur polonais, en septembre 2015, dans le but de réaliser un programme de régate et de camping côtier en famille.
Il faisait suite à 4 années de navigation sur Sélénor (http://constructionslightner.unblog.fr/), un canot ouvert voile-aviron de 5,50 m par 1,65 m, conçu et construit par mes soins de 2007 à 2011, sur plans finalisés par Jean François GARRY de l’Atelier Ligne d’eau. Il répondait à un programme de navigation et de raid avec les enfants, alors âgés de 6 et 8 ans. La régate de club était également envisagée, et, durant 5 ans, nous avons participé à plus d’une vingtaine de régates OSIRIS avec ce bateau. Il avait l’avantage de bien marcher, d’avoir un vaste cockpit profond et sécurisant pour les enfants, et d’être sûr, avec des espars tout carbone ultra légers et un ballast liquide de 200 litres. Si nous avons réalisé de superbes navigations avec ce bateau, les enfants grandissant et s’étant mis au dériveur en compétition (sur Optimist pour le plus petit et sur l’Equipe pour le plus grand), il était temps de changer de monture…
J’ai toujours défini clairement mes programmes de navigation avant de choisir un type de bateau : il n’y a pas de mauvais bateau, juste des bateaux inadaptés au programme de leur propriétaire. D’abord, je souhaitais un bateau peu contraignant (je suis d’un naturel fainéant), en terme de manutention, de stockage et de transport, qui devait pouvoir s’effectuer sans permis E (maintenant B96), et sans avoir recours à un véhicule trop lourd et puissant. Ensuite, j’avais un budget limité. La quarantaine, une maison à finir de payer dans une région où l’immobilier est très cher, je ne pouvais pas investir plus que le produit de la vente de mon canot. Par ailleurs, avec une optique de régate, je souhaitais pouvoir remplacer de l’accastillage ou une voile sans compromettre l’équilibre du budget familial. Enfin, il s’agissait de continuer la navigation en famille, mêlant régate et camping côtier avec les enfants qui avaient grandi et qui commençaient à rechercher un peu de performances, et de sensations.
J’ai pour ma part un passé de régatier en dériveur, sur 420 et Laser, puis sur multicoque, en 18 pieds, et sur habitable, en Micro, déjà , puis en Surprise. Lors de la saison 1992, j’avais notamment pu apprécier la régate sur le proto Microbe « Atelier de la Voile« , à Christophe Bouquot, avec lequel nous avions remporté le National Micro à La Rochelle, devant les frères JEANTHEAUD et Jean-Michel RUSSO.
Après la vente de mon canot, à l’automne 2015, Je me mis en quête d’un bateau à acquérir. Je regardais du côté des Sprinto, un peu cher pour moi, des Monotypes 7,50m, un peu trop gros, des Fun, mais leur mat avec bastaques ne me plaisait pas trop… Il m’apparut finalement que le Micro remplissait en tout point mon cahier des charges. J’hésitais un moment entre les différents modèles disponibles sur le marché de l’occasion. Je lorgnais du côté du Corsaire, dont j’avais pu juger de la convivialité de la classe lors des Voiles d’Automne à Aix les Bains, que j’avais couru deux ans de suite sur « Apérotech« , mis à disposition par son propriétaire.
Un Neptune 550 était à vendre très peu cher dans mon club, mais il y avait beaucoup de travaux, et je connaissais le caractère un peu volage de cette série. Pas question d’imaginer le bateau à l’équerre avec les enfants barbotant autour…
Une annonce pour un croiseur polonais de 2008, vu sur le forum « Go-Neptune », attira mon attention. Il était à vendre du côté de Niort. Grand cockpit ouvert, quille lourde garantissant une bonne capacité de redressement, bateau récent et dans mes prix, après une courte négociation, prêt à régater… Banco !
Ce Jumper 550 Super, Micro croiseur de série dessiné par l’architecte Jerzy Pieznewsky et construit par le chantier MaWaMed de Katowice, offre une cabine spacieuse avec 3 couchettes confortables, 130 kg de quille, et il marche bien. La construction polonaise des premiers exemplaires (je possède le numéro 8) laisse un peu à désirer en terme de finition. J’ai dû mettre la main à la pâte pour rehausser un peu le niveau celle-ci.
Moyennant quoi, ce bateau répond tout à fait à mon programme. Lorsque je l’ai acheté, l’idée était de faire, en famille, les régates locales sur le lac du Bourget, les régates régionales du Challenge Auvergne Rhône Alpes Micro, et deux ou trois régate du TDF ou de l’Euro Micro qui se ne se déroulent pas trop loin. Le bateau fut d’ailleurs rebaptisé Vas-y Pinky !, par addition des syllabes des prénoms des 4 membres de la famille (Valérie, Sylvain, Pierric, et Killian).
Après avoir été second au classement OSIRIS des façades en 2016, à dire vrai, sans trop nous y intéresser, nous avons axé notre calendrier 2017 sur l’objectif de le remporter. Contrat rempli avec 12 premières places, 5 deuxièmes places, et une sixième place au championnat de France.
L’année 2017 a également été marquée par notre participation au championnat du monde Micro à Annecy, que nous terminons à une honorable 26ème place sur 68 bateaux, et 5ème dans la catégorie croiseur.
Nous avons fait plus de 40 régates avec ce bateau, de septembre 2015 à novembre 2017, Le plus souvent en famille. Nous naviguons pour le moment à deux : j’alterne entre Killian, 14 ans, avec lequel j’ai beaucoup navigué en 2016, et Pierric 11 ans, qui m’a plus suivi en 2017. Nous avons fait quelques régates à trois, mais leur caractère diamétralement opposé m’oblige trop souvent à gérer les conflits entre les deux frères. Leur entente s’améliorant en grandissant, il est probable que nous naviguions plus souvent à trois à l’avenir. Les garçons s’occupent notamment des manœuvres, et ils barrent au portant. Je prends les départs, et je barre au près, mais la encore, j’entends bien lâcher la barre en 2018, et les laisser s’en occuper. Le Micro représente un excellent outil de formation à la régate, très complémentaire avec la pratique du dériveur. Par ailleurs, cela permet également de « partir en vadrouille » un week-end, et de se retrouver avec les garçons en dehors de la maison et du quotidien scolaire. Un vrai bol d’air, pour eux comme pour moi !
J’ai également l’occasion d’emmener d’autres équipiers sur le bateau. L’intérêt du Micro est de pouvoir naviguer à 2 en plan d’eau intérieur, et il est facile de trouver un larron à embarquer quand les enfants ne sont pas libres, souvent pour cause de régate en dériveur. J’ai un équipier relativement régulier qui prend plaisir à venir sur le bateau de temps en temps, Christian, et j’emmène parfois un équipier de «luxe» parmi les membres de mon club, qui a un gros niveau de régate, ce qui permet de continuer à apprendre.
Pour résumer, si comme moi vous êtes parent, nostalgique de vos années de régate en dériveur, et souhaitant partager votre passion en famille. Si comme beaucoup, vous passez 1/3 de votre salaire à rembourser un prêt immobilier. Alors rejoignez nous vite, faites du Micro !!! Un support financièrement accessible, vivant, logistiquement peu contraignant. Une classe accueillante et conviviale. Des « anciens » toujours prêts à partager bonne humeur et expérience. Un calendrier fourni avec des régates nationales et des circuits régionaux… et la possibilité de combiner régate et petite croisière… L’essayer en famille c’est l’adopter, du championnat du monde à la croisière familiale en une semaine !
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