Kumpelka aux Championnats du monde en Pologne
Arrivée
Nous sommes arrivés le mardi précédant les championnats du monde à Swinoujscie (Pologne) pour nous entraîner sur Kumpelka.
Nous avons découvert une marina remplie de bateaux de plaisance ainsi qu’un port de commerce avec de gros ferrys et des cargos qui passent en dégageant une fumée noire bien épaisse, accompagnée d’une forte odeur de fioul.
Bien entendu, nous avons commencé par installer le triangle des Bermudes…
Nous avons navigué avec Kumpelka, le jeudi et le vendredi, 2 fois 2h. Les conditions sont bonnes, 15 nds de vent en moyenne, et une houle sympa pour faire de beaux surfs et partir légèrement au planning. Le bateau à l’air d’aller bien, l’équipage se met doucement en route et les manœuvres s’affinent. Y’a des progrès à faire, beaucoup même, mais il y a aussi un bon potentiel !!
Samedi matin
Nous avons sorti le bateau de l’eau, démâté pour les contrôles de jauge.
Nous en avons profité pour laver et polisher le bateau pour le rendre plus beau.
Parait qu’un beau bateau est un bateau performant…
On verra bien !!!
Le dimanche nous avons navigué une paire d’heure en plus, entre français. Le vent de Nord-Est plutôt fort et la mer assez formée ont refroidi pas mal de monde. Ils auront eu tord !!!
Nous n’avons rien cassé et les sensations étaient au top : le proto c’est quand même vachement plus sympa que le Neptune, en vitesse et en sensations ! (Du coup on réfléchit à comment passer le cap…)
Lundi matin
9h30 briefing, l’organisateur présente l’équipe qui gèrera les manches et donne la parole au comité de course. Il parle un anglais très clair, à l’air de savoir de quoi il parle, et semble super compétent.
Vue les conditions de vent que nous avons eu jusqu’à présent, on jubile un peu parce que ça va être top !!!
11h, manche d’entrainement sous un vent d’une dizaine de nœuds. Départ pas terrible, enchainement de mauvaises options, on perd pas mal de terrain sous spi… Bref c’est un peu la misère sur le bateau, et la douche est froide…
14h00, le comité de course lance la première manche officielle. Le vent est bien rentré, 20nds, de secteur Nord Est encore une fois. Les creux se forment, entre 50cm et 1m, on galère à tenir le bateau à plat, ça mouille, mais ont est heureux !!! on vire 5ième à la bouée, le bateau va très vite au près, on perd un peu moins au portant et là pour le coup, ça va vraiment vite, les vagues nous poussent, on plane, on surf, génial !!! mais on est quand même pas tranquillou bilou, beaucoup de bateaux partent au tas et même les meilleurs, sous spi le mat bouge beaucoup…
On termine 5ième, c’est top ! Par contre on prend vraiment une leçon de navigation, le premier est tellement loiiinnn devant tout le monde…
2ème manche du jour, le vent monte encore, on a 25nds au départ, et des rafales à 30nds, le ton est donné ! Tellement qu’on bouffe la ligne, on peut pas virer de suite, on perd du temps, du terrain, on rebrousse chemin, on repasse la ligne et on remonte. On se décale un peu sur la droite du plan d’eau, c’est tout bénef, on remonte comme des bombes sur la flotte, on continue à profiter des départs au tas de nos concurrents sous spi, on se re-décale à droite, re tout bénèf ! On passe la ligne 5ième, à quelques longueur des 3ème et 4ème. Quel pied ! Par contre on prend quand même une vraie branlée (désolé pour le mot mais mais c’est vraiment le cas…) par le premier, qui nous lamine tous… Incroyable!
Retour à terre complètement lessivés, mouillés, rincés, lekko solone (légèrement salé en polonais. Merci à nos deux bretons Soline et Jérémy qui nous ont fait acheter du beurre demi-sel !!! haha). Résultat provisoire 4ème, en fait nous faisons 4 et 4, car à chaque manche un bateau devant nous, grille le départ.
Bien entendu pas de soirée, dodo à 22h30 après une tartiflette à la poêle made in notre haut savoyard, « Max la menace ».
Mardi, 3 manches au programme et des courbatures de la veille, ça va être looooong !!
Première manche
Départ moyen, mauvais choix tactiques encore une fois, on termine 16… Le vent de terre instable ne nous va vraiment pas du tout !
Le plan d’eau est, pour nous, difficile à lire, on a du mal à choisir du coup, on reste au milieu et c’est clairement pas au centre que ça passe…
La deuxième manche est meilleure.
On part lancé, pas couvert, on avance vite, on remonte bien au près mais on reste au centre, comme à la première manche…
CA MARCHE PAS AU MILIEUUUUUU QU’ON A DIT, faut vraiment être bête non? On termine quand même à la 7ème place.
3ème manche, le vent, toujours d’une 15aine de noeuds, toujours instable en direction, nous fait tourner la tête.
On marche bien, toujours au milieu (je crois qu’on est vraiment bête), on passe 9 à la dernière marque au vent…
SAUF QUE !
Et oui pas (que) bête la guêpe (fiouf), on se décale à droite sous spi, on ramasse au début, et à la faveur d’un bon couloir et d’une bonne risée, on remonte petit à petit sur nos concurrents, pour finalement passer 4 concurrents juste avant la dernière marque et pour finir le petit bord de travers qui mène à l’arrivée.
Les italiens, 3ème, ont eu très chaud car on les dépasse juste après la ligne…
Content de notre manche, on fait les zouaves devant le photographe en étant au rappel, lorsque, tout à coup !!! (roulement de tambours) la ferrure de safran casse.
Gros coup dur, safran en vrac aiguillot du dessus tordu (axe en inox Ø10mm, va t’en le remettre droit avec une pince multi prise…!! 😞 )On démonte tout, puis Maciek (l’organisateur de l’évènement que nous avons vu passer plusieurs fois à notre « triangle des Bermudes ») nous dit qu’il peut faire quelque chose. Ni une ni deux Max file avec lui, pour qu’au final, ce soit le pote de son pote qui prenne l’ensemble…Là, c’était 17h ou un truc du genre. Du coup on se rassure avec une bière, on se dit que ça a cassé après la manche, que c’est pas plus mal, au pire le lendemain c’est le côtier donc qu’une seule manche de perdue, mais en même temps le lendemain c’est férié partout… Rholalaaaa, fin du championnat??
On attend des nouvelles du pote du pote de Maciek, on passe le temps avec des bières, et du Tatratea (liqueur de thé qu’ont ramené nos amis slovaques). Ça devient un peu stressant même si la fête nous fait penser à autre chose. Au final, vers 22h le gars arrive, avec tout de réparé dans les doigts. Ça a l’air propre, bien soudé, bien droit, et le tout pour 200 zlotys (moins de 50€), Fiouf !!! Gaëtan et Max remonte l’ensemble dans la foulée, tout semble prêt pour le lendemain.
Mercredi, 3ème jour de course,
On est à la 5iéme place du général, on part pas stressé mais un peu quand même à cause du safran. Le vent est plus fort que ce qui était annoncé et la mer est un peu formée. Dures conditions pour se rassurer !!
Surtout après un départ un peu chaotique… Du coup, on se recale un peu au large pour retrouver du vent frais. Les autres continuent coté terre. Mais visiblement, on est du bon coté !! Ho yeah !! 5 milles plus tard on passe la première marque, en 3ème position !!! YOUHOUUUUUU on lâche rien sous spi, on reste concentré et seulement un bateau nous passe à la faveur de quelques vagues mieux prises mais rien de méchant, il n’est qu’à une longueur de nous.
On repart pour un long bord de près, on est à la tête d’une flotte de 4 bateaux, et un de nos concurrents directs, devant nous, repart à gauche, coté terre, et les 3 autres derrière nous virent pour passer au large. On décide de continuer tout droit, coté plage. 2 des 3 bateaux qui étaient derrière nous sont plus au large mais virent assez rapidement sur notre route. Seul les slovaques continues à fond au large. Au final ce sont eux qui auront eu raison. On revient un peu sur celui qui était devant nous, les deux autres nous reviennent un peu dessus, par contre les slovaques nous mettent un tir de l’espace, et se permettent même de passer la dernière marque en 3ème position, les cons.
Dernier long bord de spi avant l’arrivée (seulement 6.5miles), on passe coté plage parce qu’on voit des concurrents nous revenir comme des balles. Finalement on passe dans une bulle sans vent sous un nuage…
Résultat une place de 7, un peu décevant… mais pas mal non plus après 4h de navigation dans de belles conditions de vent et avec un gros jeu dans la barre qui n’était pas rassurant pour la suite !!! Au final ce sont les platines qui n’étaient pas assez serrées… On resserre tout pour le lendemain, prêt à partir !!
Les cuisses sont cuites, les bras et les abdos encore pires !!
C’est pas grave, on lâche rien, la douleur c’est pour les faibles…
(oui mais quand même…)
Le 4ème jour de course devait nous offrir très peu de vent
Assez pour ne pas courir, mais comme la météo ici n’est clairement pas une science exacte, nous avons eu : du soleil, 10-15 nœuds de vent, des concurrents affutés comme jamais, et un super comité de course. Tout pour faire une excellente journée de voile, de régate et de mondial.
Tout a été bon, sauf notre lecture de plan d’eau…
La première manche nous aura vu faire un super départ vraiment méga super nul, en avance sur le temps, obligé de glisser sur la ligne, départ sans vitesse avec l’impossibilité de virer du bon coté, du coup on se fait emmener sur la gauche du plan d’eau.
On prend cartouche à la première bouée de près (comprendre 20 sur 25 …), on reprend quelque places sous spi et sur le dernier bord de près mais le mal est fait : 16ième à l’arrivée… Ça pique pour le classement général!
Puis, enfin, nous prenons vraiment un super départ pour de la seconde course du jour. Sur la ligne, clair, personne au vent, personne dessous, possibilité de virer et de passer devant tout le monde, Impec ! MAIS ! Y’a toujours des mais… Grrr !! Comme mardi on a super vraiment bien rien compris, ben au reste au centre du parcours. Et comme on comme on a super vraiment bien rien compris, ben on va pas dans la grosse gauche qui fait monter toute la flotte (sauf nous) à la bouée (pourtant on l’a bien vu hein, la grosse gauche. Juré!!! ).
Sur le coup on avait de bonnes sensations, belle vitesse, beau cap ; mais en fait non… Arrivée au moment de virer pour aller à la bouée, une grosse adonnant de fou furieux, nous obligeant à continuer sans virer… Résultat: on passe dans les 20 à la bouée au vent… Grosse journée en perspective et un bon morale dans les chaussettes.
Bon, on reprend une ou deux places sous spi, rien de passionnant et on passe la porte au vent, coté gauche (un peu plus cette fois), on prend encore une timbale dans les dents, QUAND TOUT A COUP !!!! Si si, la grosse gauche qui n’était plus, mais qui devait revenir, mais qui n’arrivait pas, arrive… ENFIN !! Et comme au premier bord de près pour les autres, le vent nous amène directement sur la bouée. On gagne presque 10 places, sur un bon choix (enfin) stratégique. Du coup on limite les dégâts et on termine 10. C’est moins pire qu’espéré mais ça pique au classement…
Dernier départ de la journée, pas très bon mais pas mauvais non plus, le vent tourne beaucoup, s’oriente, s’installe d’un coté, puis de l’autre, puis revient. Un festival pour les neurones, qui ne comprennent encore moins se qui leur arrive… Quelques bords après le départ on croise quand même devant le premier du classement, on est content! Comme les dernier coups tactiques n’ont pas marché du tout, on fait courir le bateau sans trop fléchir : on sait le faire marcher vite ! Sauf qu’on va pas là où on avait dit qu’on aille (ben tient).
Pas de grand mouvement dans le classement, même avec un dernier bord de spi bien géré, on termine 10. Du coup, 3 places de perdues, 8ième au général, on passera sur une journée sans inspiration malgré un bateau qui va vite au près. Mais rien n’est perdu, on est à 2 points du 7ème, à 3 points du 6ème et 9 points du 5ème. En 3 courses, tous est jouable !!
Seulement, le petit temps de cette 5ième et dernière journée de Championnat, et l’impossibilité de lancer une manche après 15h, obligera le comité de course à annuler toutes les courses du jour.
Résultats,
Nous terminons 8ième du championnat du Monde Micro sur 24 bateaux, juste derrière nos amis slovaques, des Russes et des Polonais (le 1er a gagné les championnats du monde pour la 8ieme fois d’affilé, un petit monsieur quoi).
Nous sommes quand même un peu déçus de cette place, le manque de réflexion lors de certains choix stratégiques nous coûte clairement la 5ème voir 4ème place de l’évènement.
Ceci dit, il faut remettre les choses dans leur contexte, nous ne connaissions pas le bateau, ni notre barreur, et encore moins le type de conditions dans lesquelles nous étions. La navigation n’est clairement pas la même qu’en lac (et inversement !!!).
Et pour terminer, c’est quand même un championnat du monde, nous lutions avec des bateaux entre 20 et 30ans plus jeunes (sur 30 ans, ça fait beaucoup !) sans parler du niveau incroyable !! Le vrai gratin mondial du micro!
Alors on relativise, c’est quand même pas mal d’être 8ème au championnat du monde micro, en Pologne ; à 2000km de chez nous !!!!
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