Classic Tour Micro PLOBSHEIM 5 et 6 avril 2025

Régate Euro Micro : Plobsheim en mode régate musclée

Les absents ont eu tort : entre baston, ambiance et saucisse, tout y était !

Ce week-end du 5 et 6 avril à Plobsheim restera dans les esprits. Si certains ont boudé le déplacement, rebutés par les prévisions musclées ou la distance, les présents, eux, se sont régalés. Entre du vent généreux, des batailles serrées sur l’eau, un accueil alsacien comme on en rêve et des soirées aussi conviviales que savoureuses, cette régate a parfaitement lancé la saison. Retour sur deux jours de sport, de rencontres et de belles émotions.

Une route longue, mais un accueil à la hauteur

Départ à 6h00 du matin ce vendredi, direction l’Alsace avec IZNOGOUD. Après un crochet pour récupérer Kénaël, mon équipier, près de Nantes, nous voilà lancés pour un long périple de 950 km. Nous arrivons à Plobsheim vers 16h30, où nous sommes accueillis de manière remarquable par l’équipe locale. Autre belle surprise : la présence du Jumper allemand de Sophia SCHENK, présidente de la Classe allemande, qui a elle aussi parcouru 800 km pour participer. Avant ce week-end, les membres de l’ACAL étaient pour nous de simples connaissances ; nous repartons en les considérant désormais comme de véritables amis.

Dès notre arrivée, les équipages venus de loin sont pris en charge : aide pour gréer les bateaux, et surtout une invitation à dîner chez Christophe et Stéphanie. Au menu : d’excellentes saucisses et quelques libations locales tout aussi savoureuses. Kénaël, lui, est même hébergé chez nos hôtes.

Un petit plateau, mais un sacré niveau

Petit bémol de cette régate : seulement 12 Micro inscrits (15 bateaux au total). Il faut dire que la météo annoncée pour le dimanche – entre 13 et 25 nœuds – en a peut-être découragé certains. Et dommage aussi que les parisiens n’aient pas fait le déplacement ! À mon avis, ils ont manqué quelque chose. Sur l’eau, nous retrouvons 6 Neptune, 2 Proto, 2 Jouet 5.50, 1 Jumper et 1 Microsail.

Samedi matin, grand soleil mais pas de vent. Petite frayeur chez les savoyards de SPEEDY : leur drisse de grand-voile s’échappe dans le mât (un petit excès de Génépi la veille ?). Heureusement, la solidarité légendaire de la classe opère rapidement. À midi, toujours pas de vent, mais nous sommes invités à un excellent barbecue, accompagné de la fameuse salade de pommes de terre. Nous avions apporté une tomme au muscadet et un gâteau aux pommes qui auront beaucoup de succès.

Finalement, le comité nous envoie sur l’eau, mais le vent reste capricieux. Après un court moment sur le plan d’eau, retour à terre. Certains équipages en profitent pour faire quelques bords autour de trois bouées, et nous les rejoignons. Un léger souffle se lève enfin, et la première course peut être lancée.

Les choses sérieuses commencent

Première manche : Vent léger de 4 à 5 nœuds. Rapidement, deux bateaux se détachent : le proto SPEEDY de Valentin MONTEIL et IZNOGOUD, notre Neptune. Mano à mano tactique, virement sur virement, marquages serrés… À ce petit jeu, SPEEDY l’emporte de justesse : 8 secondes devant nous. Un peu plus loin, LARALANN 2 (Pierre BERTRAND) réussit à conserver assez d’avance pour passer devant GRAIND D’SAIL (Philippe BLANCHARD) en temps compensé.

Deuxième manche : Le comité réduit le parcours après un aller-retour, en raison des contraintes horaires. Devant, même scénario : duel entre SPEEDY et IZNOGOUD, avec cette fois 10 secondes d’écart. SPEEDY prend la 3e place au temps compensé, derrière le Microsail de Philippe BLANCHARD. RILAX (Jean-Philippe DREYER) suit de près à la 4e position.

Le soir, ambiance toujours aussi chaleureuse avec un apéritif suivi d’un savoureux plat régional un « sideua » et, évidemment, une énorme part de forêt-noire… on est en Alsace !

Dimanche : ça monte d’un cran !

Le temps reste superbe, mais le vent s’est levé. À 9h30, on relève déjà 10 à 15 nœuds. À 10h00, les conditions s’intensifient, et je décide de prendre un ris, vu le poids léger de mon équipier. Excellente décision : le vent souffle entre 15 et 18 nœuds. Nous menons la course de bout en bout, augmentant notre avance à chaque bord. SPEEDY, sans possibilité de prendre un ris, ne peut suivre. Derrière, LARALANN 2, également sans ris, résiste bien et prend la 3e place en temps compensé derrière GRAIND D’SAIL.

Troisième et quatrième manches : Le vent grimpe jusqu’à 25 nœuds. Sur le premier près, je ne vois pas GRAIND D’SAIL partir à droite du plan d’eau. À la bouée au vent, il est juste dans notre tableau arrière. LARALANN 2 suit également de près. Sur le vent arrière, je décide d’envoyer le spi malgré les conditions (folie ? peut-être…). LARALANN 2 suit l’exemple, GRAIND D’SAIL reste sous génois. Pari payant : nous gardons l’avantage au temps compensé. LARALANN 2, lui, termine 3e.

Cinquième manche : Beaucoup de bateaux prennent un ris, la fatigue commence à se faire sentir. Un beau duel s’engage entre LARALANN 2 et nous, avec de belles manœuvres aux bouées. Nous l’emportons au final.

Petit rappel technique : prendre un ris est essentiel dans ces conditions, mais il faut absolument étarquer la bordure de grand-voile. Une voile creuse, même réduite, peut devenir incontrôlable.

Sixième et dernière manche : Plus que 7 bateaux sur la ligne. IZNOGOUD et LARALANN 2 sont toujours devant, suivis cette fois du Jumper de Sophia SCHENK, qui signe une très belle performance en terminant 3e.

Conclusion

Oui, 2 000 km aller-retour, c’est une sacrée distance. Mais franchement, aucun regret : ce week-end en Alsace valait largement le déplacement. Un plan d’eau exigeant et venté, des courses intenses, une ambiance conviviale, un accueil d’une générosité rare… Tout y était.
Entre sport, partage et saucisses grillées, Plobsheim nous a offert bien plus qu’une régate : une vraie belle rencontre humaine et nautique.
C’est certain : je reviendrai. Et j’espère que la flotte sera plus nombreuse pour profiter de ce rendez-vous incontournable.

Remerciements

Un grand merci au président du comité de course, à ses adjoints, au jury, au mouilleur, à toute l’équipe de l’ACAL, à Christophe, Stéphanie, et à tous ceux qui ont contribué à faire de cette régate un moment aussi sportif qu’humainement chaleureux.
À l’année prochaine !

Patrick NICOLAS